La question essentielle pour ceux et celles qui veulent perdre du poids n’est peut-être pas comment ils ou elles ont pris ces kilos en trop, mais pourquoi. En effet, logiquement, la nourriture n’est pas une fin en soi (comme le dit le merveilleux personnage de l’Avare de Molière, Harpagon, « il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger ! » Alors pourquoi n’écoutons-nous pas quand notre corps nous dit « stop » ?
Qu’est-ce que le sentiment de satiété ? Les besoins alimentaires et l’équilibre énergétique
Au sens étymologique, la satiété est l’état d’une personne complètement rassasiée, qui a apaisé sa faim, qui a satisfait pleinement ses besoins. D’après cette étymologie, on peut voir que la satiété implique la satisfaction du besoin alimentaire, en principe pour que la quantité d’énergie absorbée soit égale à la quantité d’énergie dépensée : on atteint dès lors l’équilibre énergétique.
Centre régulateur de la faim : son rôle dans l’hyperphagie ou le sentiment de satiété
Mais il est intéressant de constater que le centre régulateur de la faim est situé au niveau de l’hypothalamus, (cette région du diencéphale située à la base du cerveau, où se trouvent également d’autres centres régulant les grandes fonctions, comme l’activité sexuelle ou la thermorégulation), plus précisément au niveau des noyaux ventro-médians. On a observé chez l’animal que la destruction ou la stimulation de ces noyaux provoquait une augmentation (hyperphagie) ou au contraire un ralentissement de la consommation alimentaire, (réaction de satiété.)
La valeur affective et sociale de l’alimentation
Chez l’animal, on peut observer que la régulation spontanée quantitative et qualitative de la prise alimentaire était d’une extrême précision, grâce à ce centre de satiété, quand il fonctionne correctement.
En revanche chez l’homme, cette régulation spontanée de la prise alimentaire par le centre de satiété est beaucoup plus difficile à mettre en évidence, dans la mesure où de nombreux autres facteurs spécifiques à l’être humain, psychologiques ou sociologiques, entrent également en ligne de compte.
L’absence de sentiment de satiété chez une personne boulimique : le binge eating
Une personne boulimique par exemple, ressent une perte de contrôle sur sa prise alimentaire, elle ne ressentira plus ou pas les signes du sentiment de satiété. De même, le nouveau terme de "binge eating" désigne la ou le videur de frigo... de toute évidence, la nourriture n'a pas dans ce cas un rôle nutritionnel, mais compensatoire.
Toutefois, grâce aux expériences de Hervey, on a pu constater que le mécanisme qui assure l’arrêt de la prise alimentaire dépend sans doute de récepteurs contenus dans les noyaux ventro-médians de l’hypothalamus, récepteurs sensibles à une hormone contenue dans le sang, dont le rôle serait de signaler l’état du dépôt lipidique dans le sang, et dès lors de freiner la consommation alimentaire : on a atteint la satiété, étymologiquement, on en a eu « assez ! ».
Nous le comprenons bien, si une bonne partie de la régulation de notre poids se passe dans une bonne alimentation, l’écoute de soi, de ses besoins réels, et des causes qui ont fait en sorte que nous « vivons pour manger » sont à prendre en compte pour stabiliser son poids à long terme.
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